Didier Acouetey : le capital humain, clé du développement africain !
Didier Acouetey, qui êtes-vous?
Je suis avant tout un africain…qui reste passionné par l’Afrique, le continent de mes racines. Je suis en effet né et j’ai grandi au Togo à Lomé, que j’ai quitté pour rejointe la France à l’âge de 13 ans, où je poursuivrai mes études, secondaires et supérieures. Je m’attellerai à des études en sciences économiques que je compléterai par un MBA à l’ESCP. J’ai débuté ma carrière professionnelle à des fonctions support, dans des secteurs aussi variés que l’emballage industriel ou de l’organisation de salons professionnels.
Passionné par l’Afrique, ses enjeux et ses opportunités, j’ai approfondi durant mes années estudiantines, durant les années 80, ma réflexion quant au développement des talents et du capital humain sur le continent. C’est donc au travers d’échanges et de réflexions, avec un groupe d’amis autour de l’optimisation des performances du secteur privé et une meilleure gestion du secteur public, notamment de la gouvernance, que nous est venue l’idée de la mise en place d’une initiative dédiée à ces évolutions. C’est ainsi qu’Africsearch a vu le jour en 1996, d’une réflexion entre groupe d’amis.
Vous êtes le fondateur d’Africsearch, un cabinet international œuvrant pour le développement des compétences africaines. Comment est née cette initiative?
Comme mentionné précédemment, mes activités associatives et estudiantines à Paris, de nombreuses rencontres, nous ont amené, mes amis et moi-même à la conclusion, qu’il était indispensable de mobiliser et de mettre l’ensemble des talents africains à la disposition du continent, afin d’actionner le levier nécessaire à son développement, à l’instar des pays asiatiques qui ont su mobiliser leur diaspora et leur capital humain, pour transformer leurs économies en « dragons », s’érigeant en modèles économiques pour de nombreux pays à travers le monde. L’initiative originelle avait initialement mobilisé de nombreux amis, mais les différents obstacles du marché et étapes de création de cette initiative en ont découragé plus d’un.
Quel est le cœur de métier d’Africsearch?
Africsearch est une organisation dédiée à la chasse de tête, au recrutement et au conseil en ressources humaines. L’essence même de notre création reposait sur un segment de marché très précis, celui de la diaspora africaine, désireuse de rentrer en Afrique, mais également des non africains intéressés par les opportunités que présente le continent. Nous avons depuis développé de nouveaux savoir-faire nous permettant également d’accompagner les entreprises dans l’évaluation de leur personnel, mais également sur des questions relatives à la gestion des ressources humaines.
Africsearch peut aujourd’hui se targuer d’une organisation forte d’une quarantaine de collaborateurs répartis dans nos bureaux de Paris, Washington, Dakar, Lomé, Abidjan, Cotonou, Douala, et Johannesburg, d’où nous avons contribué au recrutement de plusieurs centaines de dirigeants.
De nombreux investisseurs ont les yeux rivés sur le continent africain, quels sont les challenges à relever en termes de capital humain?
L’une des opportunités, qui se présente également comme l’un des challenges de l’Afrique est sa population, très jeune, qui représente une forte main d’œuvre, mais à laquelle il faut offrir des opportunités d’évolution.
L’un des plus grands défis de l’Afrique est celui de l’éducation, qui a connu un désinvestissement massif par les Etats dans les années 80 depuis les plans d’ajustement structurels. En effet, la qualité de l’éducation en Afrique est en constante baisse, représentant une divergence totale entre les formations offertes, tant au niveau de la qualité des enseignements fournis, que de l’adaptation aux besoins de nos économies et des environnements économiques.
L’Afrique continue de former ou de développer des filières en inadéquation avec ses besoins. Il est aujourd’hui indispensable d’investir dans les nouvelles technologies et plus généralement les filières techniques et de réduire les filières traditionnelles qui ne sont plus à l’ordre du jour. L’Afrique doit s’adapter aux économies transversales et aux nouvelles technologies !
Il faut donc être conscient de ce qui pourrait être un atout comme une contrainte, la croissance démographique, qu’il faut prendre en considération, notamment au travers d’une formation adaptée !
Quelles sont vos recommandations envers les entreprises de se développer en Afrique ?
Investir en Afrique ou s’y installer est un projet à part entière qui doit être mûrement réfléchi en appréhendant au mieux l’environnement économique, culturel et social du pays au sein duquel on souhaite s’implanter. Selon moi, afin de pouvoir embrasser l’ensemble des transformations du continent et surmonter les enjeux du marché, le partenariat local est un impératif ! Il est en effet, difficile d’envisager de s’installer sur un continent en omettant de s’associer à des personnes qui en connaissent tous les rouages, les us et coutumes et l’environnement. L’identification de partenaires locaux, fiables avec lesquels vous pouvez nouer des relations transparentes et pérennes est selon moi l’une des bases d’une approche de l’Afrique, quel qu’en soit le marché !
Un partenariat, quelle qu’en soit sa forme, doit se bâtir sur des fondations solides, avec une vision qui s’inscrit dans la durée. Chaque acteur désireux de s’installer en Afrique doit avoir la pleine conscience que ses parts de marchés en Afrique ne seront pas à la hauteur de ses ambitions après un an d’implantation. La notion de perspectives et d’investissements est donc importante et sa composante majeure, n’est autre que le capital humain pour lequel nous œuvrons, afin de faire de tout investissement une réussite !
Un conseil auprès des africains qui envisagent une nouvelle carrière en Afrique ?
Beaucoup de personnes membres de la diaspora revendiquent leur « africanité » par racine, mais il convient, et je m’exprime par expérience personnelle, de se réadapter à une culture à réintégrer. Les membres de la diaspora africaine à l’étranger doivent faire preuve d’humilité, car beaucoup d’entre eux, estiment qu’ils reviennent avec une expertise et une attitude, légitime, qui très souvent suscite le rejet total et donc une relation contre-productive.
L’observation et l’immersion sont des éléments qu’il faut intégrer et ne pas hésiter à accepter des postes qui ne sont pas forcément du niveau de ce que l’on pourrait accepter immédiatement à Paris ou Montréal, notamment en termes de salaires, mais les évolutions de carrière au sein des entreprises sont souvent plus rapides. Il est de plus en difficile d’avoir de fortes exigences en rentrant en Afrique sans avoir fait la preuve qu’on peut atteindre les niveaux de performance attendus par les entreprises et les équipes qu’on dirigera sur le terrain.
Votre crédo?
Aide-toi, le ciel t’aidera ! La persévérance et la patience finissent toujours par porter leurs fruits. !
Vous avez noué un partenariat avec Kantara International Advising en termes de formation, quelle est la valeur ajoutée de cette collaboration?
Dans le cadre de nos forums de recrutement AfricTalents, le cabinet AfricSearch a en effet noué depuis un an un partenariat win-win avec Kantara International Advising, au travers duquel ils mettent à notre disposition leur expertise en termes de formation aux candidats invités sur le forum pour rencontrer les entreprises. L’objectif étant de leur fournir le plus grands nombres d’outils pour réussir leurs entretiens, mais aussi leur apprendre à mieux appréhender le monde professionnel et ses défis.
Ces formations organisées sous forme d’ateliers de 15 à 20 personnes sont très suivies par nos candidats qui se bousculent pour y participer. D’autre part, des séances de coaching individuel de qualité sont également assurées par Kantara International Advising sur le forum sur un stand coaching.
Si vous deviez recommander Kantara International Advising en quelques mots?
Je n’hésiterai pas à recommander le professionnalisme des intervenants, qui délivrent des formations la qualité des formations et des interventions Professionnalisme et pertinence des intervenants.
Didier Acouetey
Président et Fondateur
Paris – France